Vivre 25 ans avec un conjoint dépendant de l’alcool

Témoignage de Monique

J’ai été co-dépendante d’un mari malade de l’alcool pendant plus de 25 ans. Au début, par ses nombreuses activités, mon mari est amené à rencontrer beaucoup de personnes, donc beaucoup d’occasions pour trinquer. Il aimait rendre service, mais pour le remercier, on lui donnait des bouteilles d’alcool.

La dépendance à l’alcool de mon mari

Les copains tiennent une grande place dans sa vie. La dépendance s’installe très vite, accompagnée de scènes de violence et de menaces avec des armes.

Nos 4 enfants ont beaucoup souffert pendant toutes ces années de galère. J’implore beaucoup la Vierge Marie de venir à mon aide. Lorsque mon mari rentre ivre à la maison, nous craignons ses réactions et peur qu’il commette l’irréparable au volant de sa voiture.

La peur s’installe…

Mais, en 1987 c’est l’accident, heureusement sans gravité pour lui, mais avec un fort taux d’alcool (3,51g). Là, c’est la descente aux enfers. Vu son comportement dangereux pour lui et pour les autres, il est interné d’office au CHS de Blain.

Il perd son permis de conduire, ainsi que son travail et surtout perte de sa dignité d’homme. Suite à cela, il accepte de faire partie d’une association d’anciens malades de l’alcool : Vie Libre. Je suis abstinente volontaire pour l’aider à s’en sortir.

Mais à son retour, les copains sont toujours présents et la rechute est inévitable. 10 ans plus tard, en 1997, après 10 cures de désintoxication au CHS de Blain et une à Séné dans le Morbihan, il demande le divorce pour ,dit-il, être libre et faire ce qu’il veut. J’accepte pour me protéger et protéger mes enfants.

Mais l’alcool aidant, il laisse traîner la procédure qui n’aboutit pas. Des amis me prêtent un logement pour moi et mes enfants. 2 ans plus tard, en janvier 2000, il est victime d’un accident vasculaire cérébral qui le laisse paralysé : quel gâchis. Le divorce est finalement prononcé au bout de 7 années de procédure, car divorcer d’une personne handicapée est très difficile.

Les Pèlerins de l’Eau Vive : ma deuxième famille

Je remercie la Vierge Marie pour toutes les grâces reçues en 2005. Cette année-là, je rencontre Jacqueline et Sœur Colette qui me font connaître les Pèlerins de l’Eau Vive lors du Pèlerinage de Pontmain. Là je découvre ma deuxième famille.

Au Cœur de Pontchâteau, Bernard et Madeleine m’accueillent chaleureusement dans leur groupe de prières.

Mon premier Pèlerinage à Lourdes en 2006 m’a été d’un grand réconfort moral et d’un grand enrichissement spirituel. Je me suis sentie portée par quelque chose de très fort. La pancarte que je porte sur mon cœur représente une personne malade de l’alcool. Je suis très fière de la porter et ainsi demander au Seigneur : Jésus Sauveur, guéris-nous de l’alcool. Merci.

En 2007, c’est un nouveau Cœur qui s’est créé à Blain, grâce à notre Sœur Colette. En 2008, je m’engage comme : Anon Serviteur du Seigneur. En 2010, Sœur Colette me demande de prendre la responsabilité du Cœur de Blain, car elle est appelée à une autre Mission à Tulle. J’ai un peu d’appréhension mais j’accepte en demandant à l ‘Esprit- Saint de m’aider : quand on dit Oui au Seigneur, c’est Lui qui nous donne la force d’avancer.

Tristesse, colère, pardon…

En 2009, mon ex-mari est décédé des suites d’une longue maladie après 10 années de paralysie. Il avait 62 ans.

Pendant sa maladie, ce n’était pas facile pour moi et pour mes enfants d’aller le voir car nous étions partagés entre la tristesse de le voir dans cet état et la colère pour tous ces moments de vie de famille gâchés par cette dépendance à l’alcool.

Depuis son décès et avec le soutien des Pèlerins de l’Eau Vive, j’ai réussi à lui pardonner. Ce que je n’avais pas réussi à faire pendant sa maladie.

Merci Seigneur.

Je remercie Maman Marie pour toutes ces grâces reçues ainsi que Sœur Colette qui m’a été d’un grand soutien pendant les moments douloureux. Je remercie Eliane pour tous ces mots d’encouragement et ses prières ainsi que Marion et Marie-Lou, toutes 3 décédées depuis et qui de là-haut doivent être fières de leur Mission.

Merci à vous tous Pèlerins de l’Eau Vive.

Notre Dame des Missions Impossibles, priez pour nous. ALLELUIA.

Monique