Face à mes addictions : Histoire d’une conversion…

                     Cela fait bientôt 2 ans que je suis et accompagne en co-voiturage les pèlerins de l’Eau Vive sur leurs divers pèlerinages. C’est un véritable plaisir pour moi. J’y ai découvert à chaque fois des choses nouvelles, aucune rencontre n’a été identique, à ma plus grande joie. Ces rencontres sont toutes aussi riches les unes que les autres et j’y ai apprécié la simplicité et la sincérité des frères et des sœurs que j’y côtoie et je peux vous dire que je vous aime tous avec toutes vos différences qui constituent votre grande richesse de cœur.              

Pour témoigner de mon histoire, je vais commencer rapidement par mon enfance :
A l’âge de 10 ans, je débute une année de catéchisme qui me révèle la vie de Jésus, l’histoire du Christ me fascine et me transporte. Je suis aux anges !
Malheureusement, un an plus tard, le monde me rattrape et je m’y engouffre tête baissée pour finalement m’y perdre totalement.
Les copains de quartier, tous plus âgés que moi de 3 à 5 ans m’entrainèrent vite dans tous les plaisirs de ce monde !
            « A l’âge de 14 ans, j’avais tout consommé de ce que ce monde pouvait me procurer : les plaisirs éphémères et les premières blessures tels que les relations amoureuses, les plaisirs de la luxure (du sexe), la cigarette, l’alcool, le pétard.
Bref, je démarrais déjà une vie d’adulte avec un esprit d’adolescent révolté par toutes les injustices que j’y découvrais.
Cela m’a valu 40 ans de vie dans le désert, années passées en ce monde d’illusions, de mensonges et d’indifférences à l’égard des autres.

              Certes, j’avais plein de copains, mais est-ce que j’avais de vrais amis ?
La mère de mes enfants partageait avec moi les fausses joies de ce monde puisque nous nous sommes rencontrés très jeunes et avons vécu ensemble maritalement durant 19 ans jusqu’au moment où elle décida de quitter le foyer conjugal en me laissant nos 2 enfants à charge.

               Là, ma vie est devenue de plus en plus dure à surmonter. Pour elle et pour mes enfants aussi, les conséquences de cette séparation furent très douloureuses.
Du jour au lendemain, je devais allier la bonne marche de mon entreprise, l’éducation de mes enfants et surmonter la tristesse qui s’installait de plus en plus au fond de mon cœur.
               Pour palier à toute cette détresse, je plongeais de plus en plus dans mes addictions et décidais d’en profiter au maximum en essayant de combler cet énorme vide qui était en moi qui me rendait si triste au point de penser à mettre fin à cette vie de souffrance intérieure, moi qui était si joyeux, qui ai animé tant de soirées et qui passait mon temps à consoler et aider mes amis.

                Cet énorme vide n’était ni plus ni moins le fait que je n’avais pas placé Dieu au centre de ma vie.
C’est à 48 ans que le déclic est arrivé et a bouleversé toute mon existence stérile et vide de tout sens. J’ai pourtant atteint et vécu toutes mes libertés, mon cœur était toujours aussi aride, je n’avais pas encore compris qu’il n’existait qu’une seule liberté, celle qui rend les gens heureux et qui n’appartient à personne d’autre qu’à Celui qui veut bien nous l’offrir, Dieu.

               Lorsque l’on a un cœur desséché par les blessures de la vie, que faisons-nous ? Eh bien, on l’arrose, d’alcool bien sûr, pour que ce cœur aride s’imbibe et reprenne un semblant de vie et de joie éphémère, qui s’évaporera comme l’alcool que l’on aura consommé. Le lendemain, les problèmes et les blessures sont toujours présents, et cela devient infernal pour nous et ceux qui nous entourent.

               Un soir, assis seul au fond de mon canapé, au bout du rouleau, j’ai levé mon visage au ciel et j’ai crié :

« Oh Toi qui est là-haut, si tu n’as rien à me donner à faire, je vais venir te rejoindre ! »

               Pourquoi ces mots me sont venus à la bouche, moi qui ne pensais jamais à Dieu. Sans doute parce qu’Il s’est révélé soudain comme mon dernier ami, mon unique espérance, mon ultime recours. J’avais décidé de m’en remettre à Lui et je peux vous dire : d’en haut, Il m’a entendu !

                 Depuis ma vie s’est éclairée, elle a repris un véritable sens, celui de la foi, de l’espérance et du véritable amour.

                En Août 2010 : visite à Ste Anne d’Auray, première fois de ma vie que je me déplaçais sur un lieu de culte. Je me suis fait agripper par la Grande Mère « Sainte Anne » qui m’a appelé à elle durant neuf mois. Je lui rendais visite régulièrement sans le dire à personne. J’allais prendre des photos de la basilique et des scènes de vie qui s’y déroulaient.
               Durant ces neuf mois, le soir, chez moi, je me mettais à verser des litres de larmes devant des émissions TV banales, larmes de joie, moi qui ne pleurais jamais.

              Dieu a ouvert mon cœur, je dis souvent qu’Il a opéré en moi une Opération à Cœur Ouvert.
Neuf mois plus tard, fin avril 2011, je m’engage sur un premier pèlerinage qui me mène sur un lieu d’apparition marial et à Rome pour la Béatification de Jean-Paul II.

De Sainte Anne, me voici dans les bras de Marie, notre Maman à tous !

               Ma conversion est venue suite à ce pèlerinage : mon cœur s’était ouvert à Dieu. Je me suis mis à la prière, je me sentais totalement transformé, libéré de toutes ces chaînes.

              La Paix et la Joie sont venues regonfler et arroser de grâces ce cœur épuisé et asséché.

             J’avais accepté désormais de m’en remettre totalement à Dieu, de lui offrir ma vie car Il était ma Source d’Eau Vive. J’étais mort, mort vivant et il m’a ressuscité à Sa Vie.

            Il a ôté du jour au lendemain toutes mes addictions. Il m’a redonné un cœur et un sommeil d’enfant.

             La Paix a commencé à revenir entre la mère de mes enfants et moi et sur mes enfants.
Le chemin est encore long, mais il y a désormais l’Espérance. Tout réside dans notre acte de pardon les uns envers les autres.

           Le Christ nous a laissé la prière du « Notre Père », source de guérison et de salut. .
            Pour toutes ces grâces reçues, je ne cesserais désormais d’oeuvrer afin que tous ceux qui sont sur le chemin de l’espérance puissent un jour le rencontrer, l’accueillir et l’aimer comme Il nous aime.

           Ce que Dieu a fait pour moi, Il le peut également pour tous ceux qui accep-tent de s’abandonner à Lui pour accueillir sa Lumière, son Amour et son Pardon qu’Il nous offre sans cesse.»

Daniel