Tu aimeras ton prochain comme toi-même

SAINTE ANNE D’AURAY 8 mai 2018 – Enseignement de Bernadette Tual – Tisserand membre de la Communauté de l’Emmanuel

« TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI – MÊME »

             Ou, S’aimer soi- même pour être capable d’aimer

  1. Tual Tisserand  Pèlerins de l’eau vive 8 mai 2018 à Sainte Anne d’Auray

INTRO :

  • Le Seigneur nous dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit… Voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Ce passage de la loi (Lv 19 ; 18) est confirmé par le Christ (Mt 22 ; 36-40)
  • Mon prochain  c’est Qui ? C’est moi d’abord, je suis mon  plus proche prochain puis c’est, mon  conjoint, , les membres de ma famille,  de ma communauté, mon frère, ma sœur en Christ, mais … c’est aussi mon ennemi ! « Aimez vos ennemis…  »  Mon prochain est donc Toute personne quelle qu’elle soit que le Seigneur me donne de rencontrer.
  • Sens du commandement : Quand le Seigneur me dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »!  Il veut me dire : « Tu dois aimer ton prochain comme toi aussi tu dois t’aimer »  L’amour de soi est la relation première sur laquelle se fonde la relation à l’autre : « Aime-toi et aime ton prochain de la même manière »  Et déjà l’Ancien Testament nous prévenait : «  Celui qui est dur pour lui-même, pour qui serait-il bon ? » (Si 14 ; 5-6)  Cela signifie donc que, si je n’apprends pas à m’aimer , j’aimerai  mal mon frère, j’aurai du mal à me laisser aimer, j’aimerai mal le Seigneur auquel je crois et j’aurai du mal à accueillir son amour.  On voit bien là que ce commandement est tout un programme !  Si je me répète tout le temps : « je ne suis pas aimable ! je suis nulle ! comme je suis bête etc… », je me ferme à l’amour dans les 2 sens : à l’amour que je pourrais recevoir et dont j’ai besoin pour être heureux  et à l’amour que je pourrais donner aux autres. Car « on ne peut donner que ce que l’on a, que ce que l’on a reçu » Donc, c’est simple, je dois apprendre à m’aimer puisque le Bon Dieu me le demande.

 

  1. POURQUOI AVONS-NOUS DU MAL A NOUS AIMER ?  Je pense que vous êtes comme moi ! Je  n’ai pas toujours un regard de Bon Samaritain sur moi-même.

Certaines personnes peuvent même se haïr jusqu’à parfois se maltraiter, dans leur corps, leur âme au moyen de pensées ou de conduites autodestructrices. (les addictions) Pourquoi ?  Les raisons peuvent être multiples mais en résumé on peut dire que peut être la personne dans son enfance n’a pas eu son réservoir d’amour suffisamment rempli.  Elle a pu être mal accueillie à sa naissance, avoir été rejetée voir abandonnée, Elle  a pu ne pas avoir été élevée dans la considération,  entendre dénigrer tout ce qu’elle a entrepris.  On a pu toujours plus exiger d’elle et lui  donner le sentiment de ne jamais être à la hauteur de ce qu’il faudrait, le sentiment d’être incapable, nulle. (Ex de la Grand Mère  exigeante et de son refrain : « tu n’es guère aimable ma petite fille » resté gravé dans la mémoire  et le cœur de cette personne!) La personne  a pu ne jamais avoir été encouragée. Voyez ! La confiance en elle n’a pas pu se construire  et quand on n’a pas confiance en soi, on a du mal à avancer, parfois même  peut se profiler  le spectre du découragement voir du désespoir. Sans confiance il est difficile de résister aux échecs, aux dévalorisations. La personne parfois peut aller même  jusqu’à penser que vivre ce n’est pas pour elle, comme si elle se sentait coupable d’être là.

  • Ou bien, peut être que la personne a fait elle-même de mauvais choix qui ont eu des conséquences et l’ont dévalorisée à ses propres yeux. Des erreurs qui ont pu la blesser et qu’elle ne se pardonne pas. Les blessures et le péché peuvent défigurer  l’image de soi. Les uns comme les autres peuvent avoir provoqué des plaies profondes dans le cœur. La personne peut traîner derrière elle et entretenir des sentiments de culpabilité (vraie ou fausse d’ailleurs)  qui font qu’elle se juge sans pitié.
  • Et puis le malin rôde ! et comme pour Eve, il nous tente par l’orgueil alors on se sent nul parce que l’on voudrait être plus ceci ou plus cela, avoir plus de ceci ou de cela etc…
  • Tout va devoir être restauré ou mis à sa juste place pour que la personne apprenne à s’aimer d’un juste amour de soi, indispensable à la santé mentale, morale et spirituelle de chacun.
  • Et Moi ? Alors avant d’avancer dans l’approfondissement de ce sujet, il est important de se poser quelques questions et d’y répondre chacun dans le silence de notre cœur : Est-ce que je m’aime ? Quel regard je porte sur moi ? Qu’est-ce que je vaux à mes yeux ? Est-ce que je me vois comme une personne digne d’estime et d’amour ? Ou, au contraire : je ne m’aime pas et je me  dis  « je ne suis pas aimable ». Si c’est le cas, avant d’aller plus loin, on va se faire du bien en se  laissant  toucher au plus profond de notre cœur par cette Parole du Seigneur :   « Mon enfant, tu as du prix à mes yeux et je t’aime » Is 43
  • Inviter à se tourner vers son voisin, sa voisine et lui dire : JESUS T AIME ET TU AS DU PRIX A SES YEUX !

Qu’est-ce que le juste amour de soi ?

-1) Quel est ce Moi que je dois aimer ? Il s’agit de ce domaine profond, intime  que le Seigneur ne craint pas d’habiter et où Il me susurre : « Mon enfant, Tu as du prix à  mes yeux et je t’aime » Il me voit telle que je suis  et puisque Dieu demeure en moi, avec Lui, je vais apprendre à me laisser aimer sous Son regard.  Il m’aime de façon inconditionnelle. Ceci  va me permettre de m’aimer d’un amour juste car cet amour sera conscient de ce qui est beau et de ce qui est  laid. «  Un ami, c’est quelqu’un qui vous connaît bien et qui vous aime quand même » Dieu est notre ami ! C’est le plus fidèle des amis.  Je vais apprendre avec Lui à être ami avec moi-même.

2) le juste amour de soi : C’est un amour qui  n’est ni orgueil   (je suis le meilleur ! j’écrase les autres voir même je les manipule)  comme Oscar Wilde, aux douaniers qui lui demandait s’il avait quelque chose à déclarer «  Oui, mon génie ! » cette attitude parasite la relation à Dieu et aux autres ;  ni dévalorisation  ( je ne vaux rien, je ne mérite pas qu’on m’aime).

L’amour de soi est une forme d’amour Agapé  (qui guérit). Il n’est pas d’ordre affectif, ce n’est pas non plus un bien être du style « Zen » ni une forme d’équilibre intérieur comme peuvent procurer momentanément certaines techniques de relaxation, non c’est plutôt – comment dire –  comme une vague qui circule en moi, qui part du fond de mon cœur, vient tranquillement à la conscience et me donne la paisible certitude d’avoir une identité, d’être quelqu’un d’unique et d’irremplaçable pour Dieu. Ce n’est pas un amour égocentrique car il est toujours ancré   dans la relation au Seigneur et  la certitude que Celui-ci  est présent en moi.

Comment parvenir à  cet amour juste de soi ? Je  m’appuie sur le fait indéniable que je suis déjà aimée par Dieu qui me connaît telle que je suis aujourd’hui. C’est Lui qui m’appelle  à m’apprécier en vérité, Il m’appelle à voir, à reconnaître, à développer ce qu’Il m’a donné : la vie, la santé, les capacités,  les talents pour  Le servir Lui et  pour le servir dans mes frères.

Je dois m’aimer comme je suis : QUI JE SUIS ?

  • Je suis un être créé par le Père du ciel, à son image et pour Lui ressembler

« Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance » lit-on dans la Genèse. Je vais donc apprendre à aimer l’œuvre de Dieu en moi qui suis sa créature et sa demeure, je vais aimer cette présence de Dieu qui fait la beauté et la dignité de ce que je suis,  cette présence n’a  pu être altérée par rien de ce que j’ai pu vivre, subir ou faire. Je vais aimer cela comme Dieu Lui-même l’a fait après avoir créé l’homme et la femme : « Dieu vit que cela était très bon » (Gen 1 ;31) Je pourrai chanter alors : « je te remercie , Seigneur , pour la merveille que je suis » (Ps 138 ;14)

 

Vous êtes  des merveilles, frères et sœurs car à l’image de Dieu, aucun péché, aucune blessure, aucune culpabilité, aucune maladie n’y peuvent quelque chose !  Je suis une merveille de Dieu… C’est mon Magnificat à moi, face au don de la vie, face à la beauté de l’œuvre de Dieu en moi. Dieu est tout puissant ! Si je Lui donne les rennes de ma vie, Il va déblayer tout ce qui enlaidit sa présence en moi car Il n’aspire qu’à apparaître aux autres à travers moi.   Dieu voit tellement plus loin que moi et place en moi une grande espérance  car je suis son enfant et je pourrai toujours compter sur son amour et sur son soutien et c’est ce qui fait ma valeur.

Je vais apprendre à m’aimer malgré mes défauts, mes limites,  malgré les échecs et les revers. Oui c’est vrai que je n’ai pas que de belles choses en moi, que j’ai sûrement bien des choses à me reprocher ? MAIS…

  • Je suis  enfant bien aimé du Père  ET  je suis sauvé par son Fils    Quand je pèche, je crois bon de me préférer à Dieu, de me passer de Lui, de Lui désobéir. Je me suis laissée  tromper  par le diviseur. Je ne compte que sur moi à ce moment- là  et  j’investis à fond dans l’orgueil.  Cette attitude me coupe de Ma vraie source et je m’enlaidis ! Mais Dieu me prend en pitié !  Le prix de la vie de Jésus pour me sauver de mes misères !! Voilà ce que je vaux  pour Dieu !!  Il veut prendre tout ce qui est laid en moi, Il sait comment tout recycle Il est le grand Seigneur des écologistes !!  Alors je vais lui donner mes oripeaux, Il peut en faire du beau !.. (Histoire de cruches !)

Est-ce que je veux bien me laisser sauver ?

  • La Miséricorde divine m’appelle à cette conversion continue :  Je répondrai d’autant mieux  à cet appel que je me connaîtrai, que je saurai quoi présenter au Seigneur parce que j’aurai fait la part du péché et  des blessures  en moi. Je donnerai mon péché à laver au Seigneur, Il me donnera les grâces pour mettre en place petit à petit le comment m’améliorer. Je demanderai à  Son Esprit de lumière de me faire voir mes blessures,   Il choisira de les guérir, de les pacifier ou alors Il m’apprendra patiemment à les Lui offrir.

 

Se convertir, se tourner vers Dieu, se laisser sauver veut dire concrètement : « Je me veux du bien »    Alors je vais me faire le bon samaritain de moi-même.  Et, comme nous dit St François de Sales : «  Plutôt que  de céder à la colère, qui prend racine dans mon amour propre  et mon orgueil blessé, je vais cultiver la douceur envers moi-même, cette douceur qui me fera traiter avec raison et miséricorde, le pauvre homme ou la pauvre femme que je suis »   c’est  la véritable humilité = faire simplement, sans désespérer, le constat de ma condition humaine faible, limitée mais riche d’être aimée  et sauvée dans tout ce qu’elle est.

  1. Comment se vouloir du bien

Je vous propose 4 moyens simples, connus qui sont efficaces

  • 1 la louange : dans la louange je ne me regarde pas – le regard vers moi (l’égocentrisme) est le commencement de tout désordre.  Dans la louange,   je me tourne  vers Celui de qui je reçois  ma liberté, vers Celui en qui je mets ma confiance. Alors soyons fidèle à la louange qui a un pouvoir de dilatation du cœur extraordinaire, qui ouvre à tout ce qui est bon pour notre coeur : la joie,  la paix. On se sent bien après un long temps de louange ! Alors, allons- y! L’overdose de louange est sans risque ou si ! celui d’être toujours joyeux ; Il vaut le coup ! Et c’est ce que le Seigneur nous demande : « Soyez toujours joyeux ! » nous dit-Il.
  • 2 l’adoration où je donne du temps au Seigneur pour qu’Il me regarde, ou je me laisse aimer, tel que je suis, par Celui qui a donné Sa vie pour moi.  A ses yeux,  j’ai un prix fou et il me dit : « Que tu es belle ma bien aimée, que tu es beau mon bien aimé ! » Je me laisse regarder par Celui-là même qui va me façonner pour que je sois encore plus beau, plus belle : à son image. Comme notre cœur a bonne mine après une exposition aux rayons du soleil du cœur de Dieu. Notre cœur y expérimente  l’ U.V de l’Amour  que j’interprète comme l’Union Vitale. Une personne que j’ai accompagnée me disait au début : «  Je ne peux pas regarder Jésus, j’ai trop honte !… petit à petit, elle a réussi  et le Seigneur a fait merveille dans la restauration de tout son être.
  • 3 Renoncer à toute pensée ou parole négative qui mine mon moral ou me condamne.

Je décide de changer de longueur d’ondes à ce que j’écoute dans ma tête, je débranche  « Radio j’accuse » ou radio « tatoufo » Ces pensées négatives  sont stériles et toxiques. Elles m’aliènent, sont des freins à la paix intérieure et paralysent l’action. « Je n’y arriverai pas! Ce n’est pas pour moi ! Je ne mérite pas ! Je suis trop nulle !

STOP ! Je vais positiver, accepter les compliments, les encouragements etc…  Je vais  me brancher sur « Spirit Consolation » pour prêter l’oreille à l’Esprit qui console, à l’Esprit défenseur, à l’Esprit qui pacifie, qui sanctifie. Vous savez, on demande souvent des Paroles à Dieu, dans la prière des frères par exemple.  Qu’est-ce qu’on en fait de ces belles paroles que le Seigneur nous donne et dans lesquelles Il nous dit son amour. Est-ce qu’on se les répète, les apprend-on par cœur comme des paroles reçues de notre amoureux ? Ce sont ces paroles là que je dois me répéter en boucle dans ma tête et dans mon cœur. Je serai toujours alors en relation avec le Seigneur. Mon dialogue cérébral va changer petit à petit, il ne sera plus ni fataliste ni paralysant, mais joyeux et dynamisant et cela va imprégner tout mon mode de fonctionnement : je deviens bienveillante avec moi-même.

  • Un 4ème moyen: Le sacrement de réconciliation où je vais déposer dans le cœur du  Seigneur tout ce qui m’a coupé de Lui, c’est-à-dire mon péché. Ce sacrement est une perle ! Le Seigneur nous y pacifie, nous réconcilie avec Lui, nous aide à nous réconcilier avec nous- même et nous fortifie dans l’exercice de notre volonté et de notre liberté pour nous aider à avancer sur le chemin de la guérison intérieure.

C.  Connaitre ma personnalité pour m’aimer et m’améliorer

Les paroles d’amour du Seigneur me protègent, alors je me regarde sans peur  et pour me connaître :

je vais me poser des  questions et y répondre en toute honnêteté : « Qu’est-ce que j’aime ? où n’aime pas  « Quelles sont mes réussites ?   mes échecs ? Mes qualités ?  Mes défauts ? Mes points forts, mes points faibles ? Mes talents ? Mes charismes ?

J’écoute aussi ce qu’on dit de moi, j’accepte les compliments, et l’avis des personnes en qui j’ai confiance, dans le but  de toujours  mieux diriger ma vie et discerner, derrière mes habitudes et mes masques comment je fonctionne, comment je réagis dans telle et telle circonstance, quelles sont mes aspirations profondes, mes goûts, mes désirs, dans quels travers j’ai tendance à tomber, qu’est ce qui me donne de la joie ?  Quelle est ma personnalité propre ?

Ainsi  je peux  trouver ma véritable personnalité, mes qualités enfouies peut-être, que je peux faire des choix de vie et réaliser combien je suis unique aux yeux de Dieu.

Si je me connais bien, m’accueille  en vérité et  crois que la Vérité  rend libre alors je serai plus fort : je pourrai arrêter de me rêver différente, de porter des masques, de vouloir prouver je ne sais quoi à je ne sais qui, je n’aurai plus besoin du  mensonge comme moyen de protection ; je n’aurai plus besoin de nier mes émotions pour ne pas perdre la face ; je n’aurai plus besoin d’être arrogant pour me faire illusion. Me voir et m’aimer ainsi en vérité c’est exercer  la charité envers moi-même, tout en travaillant à améliorer mes comportements pour mieux vivre  avec moi-même et les autres.

C’est donc une école de charité envers les frères que de penser « Charité bien ordonnée commence par soi-même » Bien ordonnée, bien sûr ! Si je suis charitable avec moi, je pourrai l’être avec mon prochain.

« Il faut supporter les autres, – conseille St François de Sales – mais premièrement il faut se supporter soi-même et avoir la patience d’être imparfait », Voyez, cela rejoint le 2ème commandement. On commence par soi pour pouvoir le faire aux autres.

  1. M’aimer c’est aussi désirer développer le meilleur de moi-même, en me servant de mes points forts comme tremplin. Je vais désirer corriger ce qui ne va pas mais surtout, dans une infinie confiance, je vais déposer mes faiblesses, dans le cœur miséricordieux du Seigneur qui peut tout. Je vais Lui exprimer ma volonté puisque j’aurai appris à la connaître puis je vais la Lui remettre  en m’abandonnant à Lui.  Parfois voyez ! il y a des prières curieuses : Ex : Seigneur, je m’abandonne, je ne veux rien… fais de moi ce que tu veux.  Eh bien le Seigneur ne fera rien Car Il ne veut pas me faire faire quelque chose que je ne veux pas !  Au paralytique, Il a dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? Jésus à Gethsémani a commencé par exprimer sa volonté au Père, Il désirait échapper à cette horrible passion, puis ensuite Il a renoncé à sa propre volonté pour s’unir à celle de son Père qui était différente de la sienne. Là Jésus a exercé pleinement sa liberté. Il a choisi ! Jésus savait ce qu’Il voulait et Il y a renoncé par Amour !

Si je me connais, je peux choisir de changer. Je pourrai alors approcher tout doucement ce qui me gêne, apprivoiser la part d’ombre qui est en moi et qui me fait peur et je donnerai librement carte blanche au Seigneur pour qu’Il vienne transformer mes pauvretés en lieux de fécondité et d’amour. Car je sais qu’Il ne veut que mon bonheur. Quel changement alors pour moi! Je vais pouvoir me réconcilier avec tout ce que je suis, avec tout ce que j’ai été, je vais pouvoir ré-habiter toute  mon histoire personnelle. Elle a été ce qu’elle a été et  je ne peux pas la refaire !!  Je vais m’aimer en tant que femme, en tant qu’homme. Je vais aimer mon âge, ma vocation, Je vais aimer  mon  état  de vie  pour profiter des opportunités qu’il me donne aujourd’hui, car Dieu habite mon aujourd’hui. Il m’y attend, demain est un autre jour. Aujourd’hui  c’est un cadeau, je vais donc habiter ce présent. Ne  pas passer à côté ! Chaque jour me donne des occasions de grandir et d’être dans la gratitude  si j’accepte d’accueillir ce que le Seigneur me donne de vivre.

Tout ce travail de vérité pour m’aimer  contribue à mon unification et si je suis unifiée je suis rendue capable d’honorer le 1er commandement : « Tu aimeras ton Dieu de tout ton corps, de toute ton âme et de tout ton Esprit ».

  • Avant le dernier point sur l’amour du prochain, je voudrais dire un mot  sur le corps et  notre cadre de vie. On a parlé de l’amour de notre âme habitée par Dieu et sauvée par son Fils,  de notre esprit avec tout ce dont le Seigneur l’a doté. Mais j’ai aussi à prendre soin de mon corps ;

« la charité m’oblige à aimer mon corps convenablement », rappelle St François de Sales, à l’image de celui du Sauveur incarné. »

  1. Je vais aimer et prendre soin de mon corps, je l’ai reçu de Dieu, et ce, en veillant à ma santé, à mon alimentation, en faisant de l’exercice, en soignant l’équilibre quantité-qualité, je serai vigilant au rythme de travail qui est le mien, pour mieux gérer le repos dont j’ai besoin : sommeil,  détente,  Si je ne suis pas fatiguée, je serai d’humeur égale, moins irritable  en famille ou au travail. les autres en profiteront… Je ne négligerai pas mon hygiène ni ma propreté, c’est respecter les autres avec qui je vis. je vais m’occuper de  ma tenue corporelle et vestimentaire, je la soigne de façon juste. Cette attention, ce respect  que je me porte, me donne plus d’assurance. Je donne aux autres de l’agréable à regarder et Si je suis en forme, je serai plus à même de rendre service, plus disponible pour écouter le frère. Je donnerai plus envie d’être abordée.
  2. Je vais aimer mon cadre de vie , en prenant soin de ma maison , de ma chambre, de manière à ce que je m’y sente bien, je l’organise pour qu’elle soit en harmonie avec ce que je suis (fleurs, décorations, lumières )
  3. Mon « Chez moi » se doit d’être accueillant pour moi et les autres.

 

Seigneur, tu dis à chacun, à chacune ; « Mon enfant, tu as du prix à mes yeux et je t’aime. » Nous te demandons, aujourd’hui, par l’intercession de Sainte Anne, la grâce de transformer notre regard sur nous-même et d’apprendre à nous aimer, tel que nous sommes.