Pèlerinage à Saint Laurent sur Sèvre (Vendée)

 Carte de la Vendée

     

Venus de Vendée, de Loire-Atlantique, du Morbihan, d’Ille et Vilaine, du Maine-et-Loire, des Deux Sèvre, nous nous sommes retrouvés, heureux, à Saint Laurent-sur-Sèvre pour notre pèlerinage annuel le dimanche 1er octobre 2017,

        Plusieurs frères et sœurs malades de l’alcool venaient pour la première fois et ont découvert l’ambiance joyeuse, fraternelle  et priante du pèlerinage. Thérèse et Thierry le musicien ont uni leurs talents pour animer la matinée et rendre grâce.

       Le Père Montfortain, Pierre Bonnomeau a évoqué avec beaucoup de simplicité  la figure de Louis-Marie Grignion de Montfort.

       Nous avons rappelé plusieurs richesses de notre mission : notre fameuse pancarte que nous tenons sur le cœur, priant pour le frère ou la sœur, la femme ou le mari, l’enfant ou le parent malade de l’alcool.

      Thérèse nous a expliqué comment elle vivait le billet de pardon-guérison et l’importance du pardon.

      Jeannette nous a fait redécouvrir la richesse des Croix Glorieuses.

     Christian nous a rappelé la beauté du signe de la Croix et nous avons prié Marie.

     Thierry « la flûte » nous a accompagnés tout au long de la journée.

      Nous avons partagé dans la joie et l’espérance le verre d’eau de la Samaritaine.

       Plusieurs témoignages nous ont beaucoup touchés : Marielle nous a raconté avec émotion la difficulté de son parcours mais aussi l’espérance qui l’anime depuis qu’elle a rencontré les Pèlerins de l’Eau Vive. Pascal nous a relaté sa conversion à Medjugorge et l’abstinence qu’il vit depuis.

      Jojo nous a rappelé comment il était devenu  abstinent par solidarité avec les pèlerins de l’Eau Vive, Emmanuel ses difficultés à ne plus consommer du tout d’alcool, mais aussi le réconfort qu’il trouve chez les Pèlerins et Michel comment il vit son service d’ânon serviteur du Seigneur et Patrick nous a partagé sa difficulté à porter la pancarte.

       François, diacre, médecin alcoologue a fait une intervention sur ce qu’était la maladie alcoolique.

       Nous nous sommes mis ensuite en cinq-cinq, témoignant les uns aux autres comment nous nous étions rendus compte que nous devenions dépendants de l’alcool.

      Après le repas et le dessert partagé (merci aux petites mains qui les ont préparés) nous avons fait une procession eucharistique dans les jardins des sœurs de la Sagesse, avec les Pères Martial, Louis-Marie et Achille.

      Nous avons eu l’immense joie de revoir Michel, notre berger, qui se remet doucement d’une grave maladie, et  sa femme Martine.

     Après deux heures très riches consacrées à l’adoration et au sacrement de la réconciliation, nous avons participé à l’Eucharistie présidée par Monseigneur Castet.

Deux amis, dont l’un est malade, en promenade à Saint Laurent, ont été interpellés par la pancarte pendant la procession et se sont joints à nous pour l ‘Eucharistie. Ils nous ont dit leur joie de nous avoir rencontrés. Que le Seigneur lui ouvre le chemin de l’abstinence…(voir plus bas)

Nous nous sommes dit « au revoir » en pensant au prochain pèlerinage à Pontchâteau le 11 novembre.

           Merci à tous les acteurs des différents cœurs de Vendée pour la préparation, les fleurs, la logistique et l’accueil reçu.

          Que chacun, là où il en est de son chemin de vie,  soit reparti consolé, vivifié, raffermis pour continuer la route.

                                                                           François P.

Un clin d’œil de la petite Thérèse…

Pendant la procession du Saint Sacrement, une personne de St Laurent a reconnu les pancartes des Pèlerins de l’Eau Vive. Elle est allée aussitôt chercher un de ses amis…

Je disais au revoir à Pascal lorsque j’aperçois un homme, Joël,  intéressé par la pancarte.

Je suis allée vers lui. Il voulait des renseignements…Pascal lui a partagé qu’il avait témoigné le matin de son abstinence après un pèlerinage à Medjugorge. Je leur ai proposé de nous accompagner dans la Basilique et de leur présenter quelqu’un d’un groupe de Vendée. Revenu récemment à la foi, il est allé directement voir un prêtre pour le sacrement de réconciliation. Ensuite, il a accueilli la prière des frères et a vécu avec nous et son amie, le temps de l’Eucharistie. Au moment du départ, nous les avons informés de la mission et leur avons transmis les coordonnées des groupes de Vendée et l’adresse de François, médecin alcoologue. L’amie de Joël s’appelle Thérèse…que nous fêtions en ce jour du 1er octobre. Ils sont repartis heureux de leur après-midi, le cœur ouvert aux propositions des Pèlerins de l’Eau Vive. Clin d’œil de la petite Thérèse !!!

Témoignage de Marielle

                    Je m’appelle Marielle et j’ai 53 ans.

                    Mon parcours a été plein d’embûches comme beaucoup d’entre nous malades de l’alcool. Je suis la dernière d’une famille de 3 enfants ma sœur à 12 ans de plus que moi et mon frère 9. J’avais 7 ans quand ils sont partis finir leurs études à Bordeaux. Je me suis retrouvée seule, mes parents ne faisaient pas attention à moi.

                    Les meilleurs souvenirs de mon enfance sont les vacances scolaires chez ma sœur qui s’était mariée et installée à Bordeaux. Mon frère revenu était souvent en conflit avec mes parents. Plus tard mon frère annonçait que ma belle-sœur qui avait 16 ans était enceinte.Dans tout ce contexte, l’ambiance à la maison n’ était pas toujours harmonieuse.

                   Mes parents se disputaient souvent, mon père disparaissait le week-end avec les copains, ne rentrait pas tous les soirs. J’ai su beaucoup plus tard qu’il avait un problème d’alcool car à l’age de 60 ans, on lui a diagnostiqué une maladie, conséquence de l’alcool. Il s’est arrêté de boire sans aide mais la maladie l’a emporté en 2010 après beaucoup de souffrances. Moi, avec mon regard d’enfant, j’étais  simple témoin de l’égoïsme des adultes. Ils me croyaient trop jeune pour comprendre, donc on m’ignorait.

                  A 14 ans, je voulait me venger du mal que l’on m’avait fait. On ne pouvait rien me dire, il était trop tard pour faire attention à moi. A 15 ans, j’ai commencé à boire régulièrement. Je sortais pour faire la fête et me vider la tête.

                  A 16 ans, je voulais fuir la maison car l’ambiance était toujours là même.

                 J’ai connu mon mari  et je l’ai épousé à 18 ans, je suis tombée enceinte et à 7 mois1/2 de grossesse on nous annonce que le bébé était atteint d’une maladie orpheline (la maladie des os de verres), il fallait que j’accouche tout en sachant que mon bébé ne survivrait pas. Je me sentait maudite. Cet événement dans ma vie est toujours ancré en moi et il m’est difficile à vivre tous les 14 septembre depuis 34 ans.

                  J’ai 3 autres enfants en bonne santé et 4 petits-enfants. Après la naissance de mon dernier, je me suis rendue compte que l’alcool prenait de plus en plus de place dans ma vie. Le produit m’était indispensable et j’ai commencé à boire seule et en cachette. J’en ai parlé à mon médecin traitant. J’avais besoin d’aide. Je suis rentrée en cure 1 mois suivie de 5 ans d’abstinence. J’ai eu des problèmes de travail et à la maison, pour les surmonter, j’ai pris un premier verre. Le verre de trop. La descente au fond du gouffre. Malgré deux cures, je n’ai pas réussi à m’en sortir et j’ai rendu malheureux tous mes proches.

                   A 40 ans, après une cure à la Rochelle, j’ai rechuté. Le ras le bol de mon mari et de mes enfants m’a fait comprendre qu’il fallait que ça s’arrête. Je les ai quitté car je leur faisais trop de mal. Pour moi, il valait mieux ne pas avoir de maman du tout que d’avoir une maman malade de l’alcool.

                 A la Rochelle,  j’ai rencontré quelqu’un, on est devenu amis et de fil en aiguille on a fini par vivre ensemble. Cependant l’alcool était toujours là car nous avions la même maladie.

L’ALCOOL EST UNE MALADIE.

                Après quelques années de vie commune, mon ami s’est arrêté de boire, alors que pour moi c’était plus compliqué. La séparation était inévitable.

               Suite à une hospitalisation parmi tant d’autres, le médecin m’a fait comprendre que si je continuais, je mettais ma santé et ma vie en danger.

Et là, j’ai eu un déclic. Depuis bientôt 3 ans je ne touche plus à l’alcool.

             Grâce à l’ abstinence, j’ai retrouvé ma place de maman avec beaucoup de difficultés. La confiance est difficile à regagner quand on à trahi ses proches tellement de fois…(le temps fait son œuvre). J’ai aussi 4 petits-enfants qui font toute ma joie que je n’aurais pas connu si j’avais continué à boire. En  tant que malade de l’alcool, j’ai besoin de soutien.

Il faut s’entourer de personnes qui nous comprennent et qui ne soient pas dans le jugement. Je ne connais les pèlerins de l’eau vive que depuis le mois de Janvier, mais j’ai tellement appris avec eux. Leur soutien m’est très précieux et j’ai trouvé dans la prière le réconfort qui me manquait. Les épreuves de la vie sont toujours là, je les surmonte grâce à la prière et ça marche… J’ai perdu ma maman il y a un mois, grâce au soutien des pèlerins et à la prière, je n’ai pas pensé à l’alcool…AMEN…

Merci les pèlerins de l’eau vive.

PS : j’oubliais l’important aussi, c’est de vivre une abstinence dans la joie et le bonheur.

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