Comment vivre la mission des PEV ?

Enseignement donné par le Père Guy Sionneau lors de la rencontre des PEV d’Ile de France le 5 octobre 2024.

Je suis venu apporter le feu sur la terre et comme je voudrai qu’il soit déjà allumé ». Luc 12, 49

Apporter le feu, pour nous aider à aller plus loin dans la mission des PEV à la suite de Jésus.

Sous le mot feu, c’est l’Amour que Dieu avec son fils nous donne.

Quel est ce feu ?

La Bible contient plus de 500 références au feu, dont 90 le lient directement à Dieu. On nous dit que Dieu en action est comme un feu ardent. Le feu est la caractéristique essentielle de Dieu : « L’Éternel ton Dieu est un feu dévorant, un Dieu jaloux » (Deutéronome 4:24).

Quelques références

Exode 3, 2 : « L’ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda ; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point ».

Exode 13, 21 : « Le Seigneur lui-même marchait à leur tête : le jour dans une colonne de nuée pour leur ouvrir la route, la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer ; ainsi pouvaient-ils marcher jour et nuit ».

Jérémie 20,- 9 : « Si je dis : Je ne ferai plus mention de lui, Je ne parlerai plus en son nom, Il y a dans mon cœur comme un feu dévorant Qui est renfermé dans mes os. Je m’efforce de le contenir, et je ne le puis ».

Lévitique 9, 11- « Mais il brûla dans un feu à l’extérieur du camp la viande et la peau ».

Lévitique 9. 24 – « Un feu sortit de devant l’Eternel et brûla l’holocauste et les graisses sur l’autel. Tout le peuple le vit, et ils poussèrent des cris de joie et se jetèrent le visage contre terre. »

Mt 3, 11 : « Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit saint et le feu »

Actes 2, 3-4 : « Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux ».

Nous sommes appelés à apporter le feu

Après 30 ans dans le silence, en assumant la banalité du quotidien de l’homme, Jésus apporte le feu pendant 3 ans. Que fait-il ? Il appelle. Il appelle ceux qui deviendront les apôtres pour être témoin de ce feu qui embrase tous les cœurs.

C’est ce à quoi nous sommes appelés aux PEV.

Vivre une mission de compassion

Jésus a vécu 3 trois ans une mission de compassion. Il est profondément avec son peuple et le rejoint toujours « en ayant pitié » auprès des malades de tous genres.

Mais attention au mot compassion qui peut être piégé. Ce mot ne se confond pas avec une pitié qui reste sans action et qui peut également entraîner dans une fusion avec les difficultés de l’autre. S’il y a fusion, il y a déséquilibre dans la relation d’aide et il est essentiel de garder une saine distance.

La compassion engage, elle engage auprès de l’autre, elle met en mouvement. La compassion est dynamique.

Notre mission, aux Pèlerins de l’Eau Vivre, est un engament de compassion. La compassion ne peut pas se faire sans Amour, et nous le savons bien, les personnes malades de l’alcool ont besoin d’affection, d’amitiés, d’Amour.

Marcher avec l’autre

Ce sentiment de compassion, Jésus la vit en marchant avec les malades et Jésus est un grand marcheur ! Dans sa marche, Jésus a rencontré les autres, il est allé à leur rencontre. Et ce n’est que dans la rencontre de l’autre que l’on peut écouter.

Jésus accompagne en permanence les personnes malades. Mais il marche au rythme de l‘autre. Aux Pèlerins de l’Eau Vive, nous aussi sommes des marcheurs auprès des malades.

Quand je marche avec l’autre, ce n’est pas moi qui décide. C’est l’autre qui a décidé de se libérer, qui donne le tempo. Alors, je n’agis pas à sa place mais AVEC l’autre, en gardant encore une fois une saine distance. Quand j’accompagne une personne malade, je ne prends pas par exemple le cancer de l’autre sur moi !

La seule chose que j’ai à faire : c’est d’écouter et de marcher avec lui, à son rythme et non au mien.

Prier avec

La compassion c’est aussi prier avec, être une présence priante auprès de l’autre.

La compassion est Espérance pour l’autre : « je sais que tu peux t’en sortir et je prie pour toi ». La personne malade de l’alcool n’est pas une épave : elle a toujours en elle une graine de volonté de vivre dans son cœur.

C’est ainsi que nous pouvons être témoin de l’Espérance : « tu vaux quelque chose, tu peux t’en sortir, tu as du prix aux yeux de Dieu ».

Jésus a toujours été témoin de l’Espérance. Il n’a pas résolu tous les problèmes. Mais il ouvre la personne dans la foi pour qu’elle déploie en elle, ce qu’elle a à vivre. Jésus s’appuie sur la foi de l’autre :

« Va, ta foi t’a sauvé. Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin. » (Marc 10, 52),

« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé (Luc 17, 19),

« Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. Et, à l’heure même, la femme fut sauvée » (Matthieu 9 : 20-22).

C’est la manière dont avons à vivre la mission des PEV. La compassion est une attitude de don. Nous essayons de donner de la vie ce qui implique de s’oublier soi-même, de sortir de nous-même sans donner la solution à la place de l’autre.

« Soyons une contagion de l’Amour, un ras de marée de l’Amour » Tertullien

Père Guy Sionneau, Passioniste – Aumônier des PEV d’Ile de de France