Histoire d’un verre d’eau…

…où « petite histoire de vie… » 

 

verre d'eau

                               Un jour du printemps 2010, une amie m’a partagé son histoire avec le verre d’eau qu’elle prenait tous les matins et l’arrêt qui s’en est suivi, pour elle, de toute consommation d’alcool, en union avec les personnes malades de l’alcool, en chemin vers l’abstinence. J’ai trouvé cela très bien pour elle, mais je ne me sentais pas personnellement concernée.

Devant l’alcoolisation de plus en plus massive de plusieurs membres de ma famille proche et principalement d’un de mes beaux-frères qui m’est très cher, je priais et je commençais à boire le verre d’eau, le matin, reliée à tous ceux et celles qui tentaient ce pari magnifique d’arrêter de boire. J’ai proposé à 2 reprises à ma sœur aînée de l’accompagner aux  Pèlerins de l’Eau Vive, pour la soutenir elle et son mari, mais cela n’a pu aboutir.

Moi-même, je buvais tout à fait raisonnablement toutes sortes de boissons : cidre et apéritifs, mousseux, champagne, punch…mais surtout le cidre. Sans être malade de l’alcool, -enfin je le crois car je n’en prenais pas tous les jours !-, j’aimais beaucoup  et au fil des ans, je consommais quand même de plus en plus souvent, seule, ce qui ne m’arrivait jamais auparavant.

Un jour, au moment de la Pentecôte 2011, je reçus dans mon cœur d’arrêter de boire : ne plus me focaliser sur l’alcoolisation des membres de ma famille, mais de choisir moi-même d’arrêter toute consommation pendant une année. Je trouvais çà raisonnable et moins engageant ! Ce ne fut pas sans combat.

Une période se passa  sans réelle difficulté. Mais fun jour, je fus invitée à une fête ; on m’a proposé un verre de sangria. La tentation fut grande  et une voix me disait intérieurement : « Vas-y ; personne ne  sait que tu as pris la décision d’arrêter de boire ; qu’est-ce-que çà peut faire ? Ce n’est pas un verre qui fera la différence ! le petit cinéma intérieur se poursuivait,  me culpabilisant un peu. Quand je me suis trouvée devant le serveur je me suis entendue lui dire : « Un verre de jus d’orange, s’il vous plaît ! » Si vous saviez comme je l’ai dégusté  ce verre  de jus de fruits.

Ma famille était très surprise ! Elle ne comprenait pas ma décision. En venant chez moi, ils savent maintenant qu’ils doivent apporter leur apéritif s’ils ne peuvent s’en passer.

Un jour, j’ai été  invitée à une soirée débat avec des médecins, pharmaciens, spécialistes de la santé qui grignotaient tout en buvant, notamment … du champagne !

Là, la tentation a été  très forte. Le combat intérieur  rude ; je priai la Vierge Marie de m’aider à résister à la tentation et lorsque quelqu’un me proposa un verre, j’ai choisi  un verre de Perrier ! » Une petite victoire !

Quelle ne fut pas ma surprise, quand j’ai pu constater, après les fêtes de fin d’année que mon beau-frère avait fait le choix, tout seul, d’arrêter de boire. Il savait combien il se faisait du mal. Je pensais qu’il pourrait trouver en lui, la force de vaincre l’alcool ! Ce fut une victoire sur 2-3 mois, une vraie victoire. Malheureusement, seul, sans aide extérieure, c’est difficile !

Quand Anna-Mari m’a proposé de témoigner du chemin parcouru avec le verre d’eau, je me suis aperçue que moi-aussi, j’avais abandonné ; oui, j’avais abandonné le verre d’eau, sans vraiment m’en apercevoir ! Je n’étais plus reliée à vous tous, mais je continuais pourtant l’abstinence d’alcool. Dans quelques semaines, je crois vraiment pouvoir renouveler l’abstinence pour une 2ème année. Je ne me sens pas encore assez solide pour m’engager totalement, mais capable pour une nouvelle année. Cette fois-ci, j’ai conscience d’avoir besoin d’être guérie moi aussi. Ce combat quotidien, je le mène pour tous ceux que j’aime et en union avec des frères et sœurs inconnus mais unis dans le même combat, avec l’aide de Jésus Sauveur.

Gardons confiance et espérance. Que le Seigneur vous bénisse tous ! Jeannine

Témoignage donné lors d’un pèlerinage.