Quand l’alcool rentre dans notre vie…

  jesus_malade
                                                                                   Peinture de Berna Lopez
                        Témoignage de Lucie et Bernard
  Quand l’alcool rentre et fait son nid dans le sein d’une famille et qu’il y prend sa place,  tout part en vrille, se détériore et petit à petit une chute vertigineuse vers l’abîme du  « plus rien » s’amorce et s’accélère !
                           C’est ce qui s’est passé, il y a maintenant 12 années, dans notre cellule familiale !
                           Blessée par les coups de la vie, je m’étais réfugiée dans la bouteille de whisky pour pouvoir « essayer » de m’accepter, accepter mon entourage, aimer et de me faire aimer ! Au début, l’alcool festif, mondain… enfin, tous les qualificatifs, pourvu qu’il y ait à boire ! !!! C’était la fête, quoi ! On rigolait bien mais avec des lendemains nauséeux et patraques !….
                           Puis, la demande en alcool s’est insidieusement installée et mon caractère, déjà difficile, s’est transformé sous forme de tyrannie pour les miens. Je consommais de plus en plus tôt dans la journée, et le résultat était pitoyable :
Injures, coups sur mon mari, insultes envers mes amis (fidèles), qu’on ne compte que sur les doigts d’une main, disputes violentes, agacements pour mes enfants, indifférence à tout, etc…
                          Bernard, ne voulant pas voir que j’étais dans l’alcool, n’a pas cru au début que cela puisse m’arriver. Mais mon attitude agressive et violente lui a révélé que c’était bien le cas. Et les jours passant, il est arrivé à un stade d’épuisement et d’impuissance. Il n’en pouvait plus et a appelé au secours chez les Pèlerins de l’Eau Vive, conseillé par sa sœur.
                         Cette période fut à la fois triste mais pleine de remontée vers une lumière, que je pressentais malgré mon refus catégorique au début d’aller prier avec les Pev. La suite : cure et postcure et prières des amis Pev m’ont sorti de cette boue, car j’ai accepté de crier vers Jésus et de lui demander de me sauver. Et Il l’a fait !
                        Ce qui en a résulté : je croyais être incapable d’aimer ou d’accepter que l’on m’aime pour moi-même, (alors j’ai bu pour oublier cela et pour me donner une fausse force pour y faire face !).Je ne m’aimais pas, j’ai appris à m’aimer et du coup j’ai vraiment aimé mon mari et mes enfants. Ce qui fait toute ma vie, quoi !!
                        Aujourd’hui, nous sommes heureux de ce que nous sommes devenus : un homme et une femme (sobre) heureux de ce que la Vie apporte en bien : enfants + petits enfants qui roulent !!!!!!! et qui roulent bien. Il y aura toujours des hauts et des bas, mais avec la prière, on essaye de relativiser et de voir le positif des choses. Ce n’est pas toujours facile, j’en concède : mais je dis toujours à mes enfants et quand je parle de mon alcoolisme : la Vie nous met parfois à genoux… mais à nous de décider de se laisser choir et s’aplatir ou au contraire de décider de se relever !
                        J’ai décidé de me relever avec encore cette chance inouïe d’avoir le regard, contre vents et marées, positif et plein d’espérance de mon Bernard (qui est toujours très ému lorsqu’il en parle et c’est bien qu’il garde ces souvenirs douloureux car c’est toujours une piqûre de rappel, qui nous fait savoir que nous ne sommes pas infaillibles) et également cet amour incommensurable que me portaient tous les miens malgré les pires actes et paroles que j’ai pu produire !
                       Être toujours en vérité, avec les autres et avec soi-même, quelle magnifique Liberté !
                      Et là, encore : Jésus et Marie ne nous ont jamais laissé tomber et l’Amour qu’ils nous portaient a été véritablement le résultat d’une transfiguration, que je revendique haut et fort.
                                                                                                                                                                             Lucie et Bernard
Chant : Tu fais de nous un peuple de témoins…de Laurent Grzybowski