Se sortir de l’alcool avec les autres

                     Témoignage à deux voix…Jeanine et Alain du cœur de St Étienne
Nous avons deux filles et quatre petits enfants. Mon enfance a  été marquée par la maladie alcoolique de mon père. Avec maman et ma sœur nous avons vécu dans la honte et dans la peur car l’alcool le rendait violent.
Ma sœur est décédée accidentellement et mon père quelques années plus tard décédait des suites de l’alcool. Je lui en voulais beaucoup. L’année suivante nous avons eu notre deuxième fille.
J’avais un mal-être inexplicable en moi et j’ai commencé à prendre de la bière, du cidre… C’était en 1975.
                     Des années ont passé et l’alcool a pris le dessus. Je n’étais plus maitre de ma vie. Je vivais avec ma bouteille égoïstement. Ma famille qui s’en était aperçu souffrait et pleurait ne sachant que faire. Je refusais toutes les aides, toutes les discussions. Je voulais vraiment m’en sortir toute seule, Je n’avais besoin de personne et j’étais persuadée d’y arriver, j’étais trop orgueilleuse, Tous les soirs je me répétais la même chose : demain c’est fini j’arrête de boire et je prierai Marie pour qu’elle m’aide. Mais le lendemain je recommençais le combat. Ma tête disait non mais mon corps réclamait toujours plus…
                     Alain a tenté de m’aider. Nous nous sommes rendus chez les AA. Au bout de quelque temps j’ai voulu abandonner… et je me suis retrouvée seule et prisonnière de mes bouteilles. L’ambiance familiale se dégradait et je m’isolais de plus en plus.
De sérieux problèmes sont arrivés : accident, tribunal, retrait du permis de conduire… N’ayant plus trop le choix, j’ai fini par accepter de me faire soigner (hôpital, sevrage, psychiatre…) Quelque temps, après j’ai rechuté. Alain, épuisé voulait me quitter et nos filles aussi, et je disais à Marie : si tout le monde me quitte je resterai toujours avec toi car je ne serai pas seule.
                      Puis des événements inattendus se sont enchaînés : j’ai enfin accepté de rencontrer les Pèlerins de l’eau vive de Lyon où j’ai été accueillie par Sœur Agnès, Lucienne et Luigi, fraternellement,  sans jugement. C’était en juin 1997 après leur pèlerinage de Lourdes.
                     Alain m’accompagnait tous les mardis. Je buvais toujours. Alain ne voulait plus me voir et m’a dit d’aller voir les religieuses du monastère Sainte Claire.
Sr Marie de la Providence m’a reçue et m’a remis des médailles. Elle m’a dit qu’elle prierait pour moi à la messe. Alain ne me faisait plus confiance et m’a supprimé les clés de la voiture. Je me suis rendu à pied au travail à 25 km de mon domicile. Pendant ce long trajet, je priai Marie pour qu’elle me vienne en aide. Dans la matinée, j’ai décidé d’aller voir un prêtre pour me CONFIER…Il m’a remis la  » médaille miraculeuse  » et m’a dit de pardonner à mon père. Je lui ai parlé des pèlerins de l’eau vive. Nous avons prié avant de nous quitter et il m’a demandé de ne pas boire pendant un jour car il allait faire prier pour moi.
                      A partir de ces rencontres, j’ai commencé à devenir abstinente, jour après jour, accompagné du chapelet de guérison, la prière du verre d’eau et la prière hebdomadaire avec les frères et sœurs des pèlerins de l’eau vive.
                    Aujourd’hui je rends grâce au Seigneur et à Notre-Dame des Missions Impossible pour cette belle mission qui fête en cette année 2014 ses 35 ans.
 Jeanine
avec Notre Dame des Missions Impossibles.
Jeanine témoigne à Radio Espérance avec Pascal et Sylvie
                   J’ai découvert la maladie alcoolique de Jeanine en 1991. Ce jour-là j’ai cru que le ciel allait me tomber sur la tête. Il s’en est suivi 6 ans d’un parcours tumultueux, avec des hauts et des bas beaucoup plus de bas. Je ne connaissais rien à cette maladie, je faisais tout le contraire de ce qu’il fallait.
                   Les jours, les semaines et les mois s’écoulaient, pas de résultat. Pourtant je me battais pour trouver une solution. Nous sommes allés chez les  » alcooliques anonymes  » mais le courant ne passait pas avec Jeanine.
                   Un jour, un collègue de travail, Patrick, a vu que je n’étais pas bien. Je me suis confi. Il m’a demandé si Jeanine avait la foi (j’ai dit oui, elle va à la messe tous les dimanches et après elle fait ce qu’elle a à faire ),
Il m’a conseillé de rencontrer les  » Pèlerins de l’eau Vive à Lyon. Deux ans se sont écoulés entre ce jour et celui ou nous sommes arrivés au local.
Jeanine disait toujours :  » C’est toi qui es malade, tu n’as qu’à te faire soigner ». Il lui est arrivé un accident, s’en est sortie sans une égratignure, dans une voiture très endommagée, Ce jour-là, elle a eu  » les protections du ciel  ».
Avec mes enfants , nous l’avions mise en quarantaine, ce qui n’arrangeait pas les choses. Je ne savais plus à quel saint me vouer, et j’espérais beaucoup de cette rencontre avec les  » Pèlerins de l’eau vive  ». Il a fallu beaucoup de patience, de persévérance et d’assiduité à la prière.
                    Nous avons fait 150 kilomètres chaque semaine pendant 6 ans pour aller à la prière le mardi soir. Jeanine a fait une rechute au bout de 9 mois. On dit que l’on en ressort plus fort.
Avec les pèlerinages, nous nous sommes ressourcés, et nous avons beaucoup appris des autres. Les pèlerins de l’eau vive sont devenus notre deuxième famille. Ils nous aident dans les mauvais moments et nous réconfortent par leurs prières. Lorsque tout rentre dans l’ordre, on revit quelque chose de très fort et on oublie assez vite le passé. On en rit quelquefois et on espère de tout cœur ne pas revivre ce calvaire.
                    Le malade alcoolique est très malheureux, il ne faut pas le juger. L’entourage proche ne peut pratiquement pas l’aider. Il faut être épaulé par des personnes qui comprennent le malade et la famille. Il faut qu’il guérisse son âme de toutes les blessures qui l’ont conduit à s’enfermer dans cette maladie. Il faut qu’il réapprenne à s’aimer.
Dans un monde de plus en plus dur, cela fait du bien de se retrouver pour prier.
Il faut vivre pleinement le temps présent, essayer de ne plus penser au passé mais à l’avenir.

Alain

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