Témoignages à Ste Anne d’Auray 8 mai 2015

11 Mai, 2015La vie de la mission

 

 

 Témoignage à deux voix…

                 Bienvenue dans mon fief de naissance  ou la boisson pour tous à la maison était le cidre.
Très vite j’ai été confronté au goût de l’alcool.

                  Un alcool fêtard qui m’a fait oser des choses et en même temps rendu violent (désertion, petite délinquance, prison…) puis mon mariage avec  Thérèse, naissance de nos deux filles et la venue de Jérémie.
                  Au fil des années, dégradation du climat familial et petit à petit dégradation de l’homme et perte de sa liberté.
                  Thérèse s’était réfugiée dans la foi et avec les pèlerins de l’Eau Vive que bien sûr je maudissais.
                  Elle essayait de comprendre et organisait des cars pour que je puisse les connaître et les conduire aux pèlerinages. Les petits pélés, çà allait ! Mais il y a eu LOURDES que je connais très bien pour ces rosaires et les rassemblements de chauffeurs… et bien sûr… dégustation de jurançon sans modération.
                  Eliane, (une des fondatrice de la mission) avait cru bien faire de dire à l’hôtel de ne pas me servir d’alcool ! Là, grosse prise de bec…

                  En 2000, au fond du trou, j’ai voulu retrouver la liberté de m’abstenir de boire. Une cure d’un mois et un beau travail sur moi-même.
Pendant 2 ans cette abstinence n’était pas heureuse, j’étais renfermé dans mon travail et refusais toute situation festive et d’aide.

                 En 2002, j’ai accepté de rencontrer une jeune association d’entraide qui se créait… pour voir !!!! j’y adhère encore aujourd’hui comme membre actif et je suis satisfait de mon choix de vie.
                Tout cela m’a permis de m’ouvrir et d’aller plus au devant de vous, en accompagnant Thérèse aux pèlerinages et surtout aux réunions de Lyon, Nantes, Paris…ou je trouve de l’intérêt dans ce qui est dit et la proximité avec les personnes qui ont contribué par leur soutien ou leurs prières à la sauvegarde de notre couple, car je suis croyant mais très modéré dans la pratique.

                Si l’alcool n’était pas rentré dans notre vie, on n’aurait pas eu le bonheur de connaître les amis de joie et de larmes que vous êtes.

                Pour les hommes et femmes qui sont encore en recherche de liberté.
                Vous seul y arriverez mais vous n’y arriverez pas seul !

Tu es belle Thérèse !MERCI !

Patrick

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                  Quand j’ai rencontré pour la première fois les PEV, ce qui m’a surpris c’est d’oser parler de l’alcool avec vérité…Cela m’a permis de mettre un mot sur notre mal être familial : OUI c’était l’alcool qui mettait en colère Patrick et qui le faisait déborder dans tous les sens.

                  J’ai essayé d’aller aux pèlerinages le plus souvent que je pouvais …avec les enfants parfois…et je me disais que pour eux aussi il était bon d’entendre ce qui se disait autour de l’alcool…car nul par ailleurs ils ne l’entendaient.

                  Des fois je revenais heureuse….mais quelle douleur de ne rien partager avec Patrick, si ce n’est un redoublement de colère…et puis peu à peu j’oubliais et je me disais « c’est toi qui n’est pas capable d’accepter ton mari quand il boit »…En fait je renvoyais cette violence contre moi-même.

                  Je me souviens du premier Pélé à Ponchateau où il pleuvait et comme le ciel, j’ai pleuré tout au long du chemin de croix… A la fin de la journée, j’ai témoigné d’une simple chose : « Je venais pour Patrick, mais c’est moi qui avait besoin de guérison…»
                  J’ai compris après que je vivais dans la co-dépendance.

                  Je suis allée en 2000 à Lourdes …j’étais très très mal…j’ai laissé nos enfants à la maison et OUAHHH dur dur…je ne pouvais que déposer mon fardeau…et Patrick est entré en soin fin AOUT !!! je n’y croyais plus….j’attendais de voir pour y croire.

                   De pélé en pélé je me nourrissais de l’amour fraternel et j’allais, et je continue à chaque fois au sacrement du pardon…oh ! je redisais la même chose mais le pardon me faisait repartir sans garder dans le cœur…vous savez la petite bête de la rancune qui bondit dès qu’on lui laisse la place…et de pélé en pélé je ne suis pas tombée dans la déprime grâce à ce beau sacrement du pardon !!!

                   Petit à petit, j’ai découvert un autre Patrick que je ne connaissais pas du tout…un Patrick qui s’est démené pour son fils Jérémie …un Patrick qui s’est découvert des talents jamais mis à jour : la capacité à gérer une association…la capacité à être contredit sans reprendre de l’alcool…la capacité à l’humour…que tu es beau Patrick !!!!!
Oui, comment ne pas rendre grâce pour toutes ces merveilles.

Thérèse

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               Je m’appelle Philippe, j’ai 57 ans. Je suis un ancien malade de l’alcool. J’ai fait une petite rechute de quelques jours l’hiver dernier suite à une incapacité à travailler lié à mon handicap et une rencontre avec un accueilli dans la Communauté de la Source à Bréhan qui a cette addiction à l’alcool. Mais avec les frères et sœurs de la Communauté qui m’ont soutenu dans cette épreuve, tout va bien maintenant. Merci à eux.
              Ma vie avec l’alcool a commencé dès l’âge de 14 ans. Dans ma famille, mon père était dépendant à l’alcool. J’étais timide, sensible et « je me croyais plus fort avec l’alcool » dans mes sorties avec les copains et les filles, à l’armée, au travail et parfois dans mon couple….la galère !!!
              J’ai perdu mon travail par un licenciement économique après 18 ans de boîte, mon permis annulé, un divorce avec deux enfants en bas âge…la descente aux enfers.. !!!!
              J’ai effectué 5 cures. Certaines imposées par le travail, la justice, la famille , avec des hauts et des bas.
Mais l’alcool et le verre étaient toujours les plus forts dans ma tête.

              J’ai ouvert les yeux quand j’ai commencé à fréquenter les pèlerins de l’Eau Vive. C’est une amie qui m’avait parlé de cette association. Je me suis rendu à une réunion. La porte était dure à ouvrir. Mais une fois rentré dans la salle, j’ai été accueilli avec joie par les pèlerins. Pas de jugement, une grande simplicité, un bon rapport humain. Au début, je ne parlais pas beaucoup, mais je suis arrivé à me débloquer. J’ai pu parler sans crainte et je me sentais bien malgré mon problème.      J’étais présent très souvent aux réunions et au partage avec mes amis de Vannes.
              On a parlé longuement avec Monique de ma situation avec l’alcool. Je lui ai dit que je prenais la décision, venant de moi, de faire une cure. Monique s’est renseignée et je l’ai fait à Auray. Là, j’ai très bien adhéré aux soins, aux entretiens avec le médecin, le travail en commun, personnalisé, au groupe de parole. Pendant que je faisais ma cure, j’ai eu la visite d’une amie, Claudine, qui connaissait mon problème qui m’a proposé de rencontrer une communauté pour m’aider dans mon suivi. J’ai accepté,  j’y suis allé et j’ai passé une semaine, comme dans une famille chaleureuse que je n’avais plus.
             Après la fin de la cure, je suis parti de Vannes et me suis rendu directement à la communauté avec l’accord du médecin et de la responsable. Cela fait 4 ans que j’y vis . Elle est devenue ma famille. Je suis heureux.

             Mes amis, si vous êtes concernés par ces problèmes d’addictions, ne restez pas seuls. Prenez contact avec une association. N’attendez pas comme moi pour trouver celle qui vous convient.
Je me suis éloigné des pèlerins, mais je suis toujours avec eux quand je le peux…ce sont des amis.
            Je fréquente une autre association : la Fraternité St Jean Baptiste dont l’aumônier est le Père Michel qui vit dans notre communauté.

Merci à tous. Merci à ceux qui m’aident encore dans ce parcours.

Philippe.

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                   Toujours autant de bonheur à retrouver les Pèlerins de l’Eau Vive. Une deuxième famille avec qui je peux partager. Leur bonjour, leur sourire, leur chaleur…..

                Le Père Gildas nous présente la Samaritaine avec beaucoup d’humour. Je comprends qu’il l’invite à partager ses difficultés comme chacun d’entre nous.

               Si nous les remettons à Jésus et à d’autres personnes, le fardeau est déjà moins lourd.

               Quelle est cette obscurité qui nous attriste ?

               Nous avons été invités à nous avancer chacun, chacune vers le prêtre qui nous as bénis.

               Les témoignages qui ont suivi nous ont éclairé ainsi que les moyens donnés par L’Eau Vive (la pancarte, le verre d’eau).

               Le repas a été très convivial comme toujours.

               L’après-midi nous avons participé à la procession du Saint Sacrement, suivie de l’Adoration avec la grande grâce du sacrement de la réconciliation qui nous apaise toujours.

 

Merci à tous les pèlerins.

 

Marie-Françoise